Au niveau de la Corne de l’Afrique, al-Shabaab et une présence émergente de l’Etat Islamique ISIS ainsi que plusieurs autres groupes extrémistes sont toujours en place en Somalie, avec des recruteurs et des réseaux de facilitation s’étendant au-delà des frontières nationales et à travers la région. Au Sahel, d’innombrables communautés soufrent également de la violence extrémiste et terroriste perpétrée par différent acteurs dont certains appartenant à l’Etat islamique, d’autres étant affiliés Al-Qaïda et le reste tiré des mouvements dirigés localement.

Après presque deux décennies d’efforts continus pour vaincre le terrorisme, la communauté internationale a appris que les stratégies globales pour la lutte contre l’extrémisme violent doivent impliquer les femmes en tant qu’actrices positive lorsqu’il s’agit de prévenir et de contrecarrer la radicalisation. Aujourd’hui, alors que les menaces d’extrémisme violent persistent au niveau de la Corne et du Sahel, les organisations locales des femmes s’efforcent de limiter l’impact de ces groupes extrémistes et d’informer les responsables politiques nationaux. Cependant, il existe des lacunes en matière de partage d’informations et de confiance entre ces organisations, les acteurs de la sécurité et les responsables politiques, créant ainsi le besoin de meilleur communication et collaboration.

Le Travail de L’institut des Etats-Unis pour la Paix (USIP)

Le programme de l’USIP nommé Les Femmes contre l’extrémisme violent (Women Preventing Violent Extremism - WPVE en anglais) consiste à habilité les organisations dirigées par les femmes au renforcement des capacités locales et à la favorisation de la collaboration entre les activistes au niveau communautaire et les responsables politiques au niveau national. Ainsi, l’USIP vise à construire une plateforme régionale à travers l’Afrique pour les femmes qui travaillent à prévenir et à contrecarrer la menace de l’extrémisme violent dans leurs communautés.

Depuis 2012, le programme WPVE organise des séries de formations et de dialogues au Kenya et au Nigeria, rassemblant des femmes leaders de la société civile et des membres du secteur de la sécurité afin de mettre en avant les perspectives des femmes dans la prévention de l’extrémisme violent. Aujourd’hui, grâce au soutien du Département d’Etat des États Unis, dans le cadre de la stratégie du gouvernement américain au soutien des femmes et des filles menacées par l’extrémisme violent, l’USIP met en œuvre le programme WPVE à travers la Corne de l’Afrique et tout le long du Sahel.

Le programme WPVE tient compte de la diversité des rôles que jouent les femmes dans la prévention et la réponse à l’extrémisme violent—facilitateurs, bénéficiaires, préventeurs, médiateurs, adeptes, victimes et autres. L’approche est basée sur les principes suivants :

Renforcement des capacités au niveau local

Par le biais d’ateliers, de dialogues et de formations, le programme WPVE est conçu de façon unique pour s’assurer que les efforts de renforcement des capacités créent la confiance au niveau local à travers des processus inclusifs, élevant les femmes au rang d’agents de changement afin de contribuer aux approches plus durables pour atténuer l’extrémisme violent. Grâce aux liens établis au sein de leurs communautés, les femmes sont en mesure de créer un espace sûr pour discuter des problèmes communs et d’explorer les domaines de collaboration et les approches de leurs programmes.

Favoriser la confiance avec les acteurs de la sécurité

Les dialogues accroissent la compréhension, la confiance, la collaboration et l’empathie entre les femmes et les acteurs de la sécurité au niveau local et national. Des séries de dialogue facilités entre les femmes, les membres de la communauté et les acteurs de la sécurité au niveau local et national permettent de nouvelles voies de coordination qui aident à identifier les menaces communes et à renforcer la résilience.

Mettre les femmes en contact avec les décideurs politiques

WPVE connecte les femmes avec les responsables politiques au niveau local et national dans le but de conseiller et influencer les décisions politiques pour la prévention et résistance à l’extrémisme violent; ainsi que de soutenir le partage des bonnes pratiques en matière de lutte et de prévention (contre l’extrémisme violent) grâce à la création de réseaux dirigés par ces dernières. Ces réseaux servent de relais stratégiques pour les efforts de prévention entre les communautés et les responsables clés au niveau national.


Sisters Without Borders logo

Sœurs sans frontières, un réseau de groupes de femmes kenyanes, fut créé en 2015 grâce au programme WPVE. Les ‘Sœurs’ amplifient les voix des femmes et promeut un engagement efficace sur les questions de paix et de sécurité aux niveaux local, national, et régional. Le réseau est maintenant un partenaire essentiel du gouvernement kenyan et a contribué à prévenir les attaques terroristes, conseillant les responsables politiques sur les mesures stratégiques antiterroristes bénéficiant la région.


Related Publications

La transition en Haïti ne peut réussir sans le leadership des femmes

La transition en Haïti ne peut réussir sans le leadership des femmes

Monday, October 28, 2024

Malgré l’instabilité politique et les bouleversements sociaux les plus graves de son histoire au cours de la dernière décennie, Haïti a désormais l’occasion d’aller de l’avant. La sélection d’un Premier ministre efficace par un Conseil présidentiel de transition offre au pays une chance de rétablir la sécurité et d’organiser des élections pour la première fois depuis 2016. Mais pour que les progrès soient durables, il faudra un mélange de leadership transitoire et de leadership transformationnel. Et cela signifie mobiliser et respecter le rôle essentiel des femmes, qui sont actuellement sous-représentées à tous les niveaux de gouvernement et d’influence.

Type: Analysis

Democracy & GovernanceGender

Haiti’s Transition Can’t Succeed Without Women’s Leadership

Haiti’s Transition Can’t Succeed Without Women’s Leadership

Monday, October 28, 2024

Despite facing some of the worst political instability and social upheaval in its history over the last decade, Haiti now has an opportunity to move forward. The selection of an effective prime minister by a Transitional Presidential Council offers the country a chance to restore security and hold elections for the first time since 2016. But for any progress to last, there will need to be a mix of transitional and transformational leadership. And that means mobilizing and respecting the essential role of women, who are currently underrepresented at all levels of government and influence.

Type: Analysis

Democracy & GovernanceGender

To Address Sexual Violence in Conflict, Don’t Overlook People with Disabilities

To Address Sexual Violence in Conflict, Don’t Overlook People with Disabilities

Wednesday, September 25, 2024

Sexual violence is a heinous crime that can affect anyone in conflict zones around the world. However, those with disabilities are often at greater risk of sexual violence than their counterparts without disabilities. Despite this, programs and policies for addressing conflict-related sexual violence (CRSV) rarely focus on how people with disabilities are uniquely affected, yet alone the best ways to prevent such violence, support survivors and seek justice.

Type: Analysis

GenderHuman Rights

View All Publications


Related Projects

Women Preventing Extremist Violence (WPEV)

Women Preventing Extremist Violence (WPEV)

Past Project

The Women Preventing Extremist Violence (WPEV) is a pilot project of the USIP’s Gender and Peacebuilding team designed to increase women’s agency, influence and engagement in strengthening community level resilience to violent extremism. Through a training program and facilitated dialogues, USIP’s staff works with in-country partners to bring together representatives of women civil society and the security sector in an exploration of the local drivers of violent extremism, and potential strat...

Violent ExtremismGenderNonviolent Action

Women Preventing Violent Extremism (WPVE) in the Horn and Sahel

Women Preventing Violent Extremism (WPVE) in the Horn and Sahel

USIP’s Women Preventing Violent Extremism (WPVE) program aims to shape national policies and community approaches to countering violent extremism in the Horn of Africa and the Sahel. USIP does this by empowering women-led organizations and building local capacity that fosters collaboration between community-level activists and national-level policymakers.

GenderViolent Extremism

View All